jeudi 13 janvier 2011

Le délicat problème du passage de la nouvelle année.

Tous les ans, c’est la même chose, une épreuve pour le couple que nous formons.
Nous parvenons tous deux à tout passer sans difficultés, les nuits blanches ou noires, les départs en vacances, les « j’te parle plus » les « reste contre moi », les au secours et les tu m’emmerdes. Il est même avec moi lors de certains accouchements ce qui a étonné nombre de patientes poussant.
C’est pas le plus beau du quartier, mais c’est le mien, je le suis fidèle et il en fait de même, je ne doute pas de lui, nous dépendons l’un de l’autre.
Il me le disait encore ce matin, alors que je prenais mon fameux café au lait, posé en face de moi sur la table, il me fixait semblant dire : c’est ce soir hein ? ça va recommencer ?
Que lui dire ? Je n’ai jamais su lui mentir ? Oui, mon téléphone portable, c’est ce soir, le délicat problème du sms de bonne année.
J’ai tout essayé.
Courageusement, une année, j’avais décidé de l’éteindre. Mais à un moment il faut bien le rallumer, surtout qu’il me sert aussi d’outil de surveillance maternelle, si mes fils étaient enlevés par des soucoupes volantes qui me préviendrait ?
L’éteindre, pas possible.
En mode silence alors. Mais il n’est jamais loin, et même en temps en silence il s’illumine quand même. Il clignote, se prend pour mon sapin, je fais comme si je ne le vois pas, je ne tiens pas, je suis une fille, je suis curieuse, alors, le mode silence inutile.

C’est réglé, je lui ai dit tout à l’heure, je le laisse allumé, mode normal.
Si il y avait un mode, « vas y, fais ce que tu veux, je m’en fiche, j’ai une vie en dehors de toi, on verra ça plus tard, laisse moi tranquille » je l’aurais activé mais rapport sans doute à la longueur de l’intitulé aucun fabricant n’a créé ce mode.
 Le téléphone c’est fait.

Le drame, ce sont les sms.

A envoyer :
A quel moment. Nous les filles, sommes très habituées du fameux : à quel moment j’envoie quelque chose, grâce à nos rendez vous avec des garçons, je ne vous refais pas l’histoire.
Si c’est à minuit pile, ça fait : je n’ai pas de vie sociale et personne à embrasser.
Si c’est plus tôt, ça fait : elle n’est pas en train de boire des bulles avec des amis ?
Si c’est plus tard, le risque c’est la teneur du sms, rapport aux bulles sus nommées.
Le mieux, à mon avis c’est le lendemain, ne serait ce que pour faire baisser ce record battu chaque année d’envoi de sms cette nuit là qui fait immanquablement partie des journaux radio télévisés.

Quand c’est fait.

Ceux que l’on reçoit.

Plusieurs possibilités :
Les groupés.
Sous groupe.
Les sous groupés tentative d’originalité. Avec des mots comme bonheur, plaisirs, joie et amour (rarement avec fric, frime, paresse et luxure alors qu’après tout ce n’est pas inintéressant), ces sms pompés sur Evene pour faire en plus croire qu’on a lu un livre formidable en avril et qu’on a noté la phrase.
J’ai le top du top de ce genre : « que le meilleur de 2010 soit le pire de 2011 », vous verrez, vous allez le recevoir.

Les sous groupés classiques. Bonne et heureuse année, bonne santé, belle année etc etc. Pour ma part, je trouve ça finalement parfait. (sauf quand après bonne santé est ajouté surtout pour toi, la santé) (ça m’agace, mais je suis susceptible).

Le groupe des personnalisés.
Je les aime bien ceux là, ceux de mes amis chéris qui m’envoient un petit signe, le plus joli a été, « tu le sais, alors je ne le répète pas ».
N’omettons pas d’évoquer ici la rédaction. Vous le savez, je suis un petit peu attachée à la syntaxe et l’orthographe (même si dans mes articles apparaissent quelques erreurs).
Mes fils sont habitués à ce que je ne réponde pas aux sms contenant une faute, ce qui me valut un : « ne serait ce le temps d’une réconciliation ? » après une dispute, ou « dans ta grande bonté, me permets tu de me rendre au cinéma voir un film en vo afin de perfectionner mon anglais ? »
Comment vous dire alors que le langage sms m’est aussi compréhensible que celle des Inuites en version moins agréable. Je ne comprends rien, ça fait mal à mes yeux et mal à mes oreilles quand je tente à voix haute.


Reste les expéditeurs…
Les amis, peu importe, je connais la valeur de mes amis, la beauté de ce qui nous lie, peu importe donc.
Les connaissances, collègues, vagues prétendants (si il y reste), bref tous ceux qui pour une raison quelconque ont mon numéro (pas nombreux, mon numéro ce n’est un peu pas très facile de l’avoir). Ceux là envoient en général un sms du groupe groupé, tentative d’originalité, mal rédigé, accompagné parfois de photos, ou de tentative  de dessin à base de guillemets, de points virgule et d’apostrophes. J'aime pas, je ne réponds pas, et après je m'auto traite d'impolie, mais j'assume.

Les inconnus. Le sms, d’un numéro étranger, celui là il est souvent écrit en langage texto, et vient d’un numéro parfaitement non identifié. Soit parce que j’ai supprimé les coordonnées, auquel cas je ne dois surtout pas répondre, soit parce que c’est une erreur, même conséquence.

Alors, cette année j’ai expliqué à Joseph, mon téléphone, qu’il ne se vexe pas, mais que j’ouvrirai, supprimerai, chaque sms reçu (et là je frissonne à l’idée que personne sur terre ne songe à m’envoyer un sms !) et que dès demain matin, je prendrai un joli stylo, pour couvrir de jolis cartons colorés à entrer dans de belles enveloppes coordonnées ou pas, avec ma belle écriture, de mots, de vœux de bonne année qui partiront dans le groupe des gens que j’aime, qui m’aiment et qui savent.
Début janvier je lance le concours du sms le plus (au choix : beau, con, original, attendu, inattendu, idiot, à côté de la plaque, utile, parfait au choix). J'attends vos envois.
Bises à tous

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